Le Vrai sang by Valère Novarina

Le Vrai sang by Valère Novarina

Auteur:Valère Novarina
La langue: fra
Format: epub
ISBN: EPUB9782818012789-25930
Éditeur: POL Editeur
Publié: 2011-01-23T05:00:00+00:00


Coups de marteau.

LA MACHINE A LIVRER L’HOMME.

Une tentative de zooparentalité vient d’être tentée, à six kilomètres de Kermazo, dans la ferme expérimentale de Ploudermöel ; l’évêque de Saint-Brieuc, bien que récemment lavé de tout soupçon d’anthropophilie, s’opposerait toujours vigoureusement à cette tentative. Par ailleurs, l’établissement fait ferme auberge : zéro-huit nonante-treize cinquante-six trente-neuf quatorze.

2. Le ballet du deuxième acte

LE DANSEUR EN PERDITION.

Docteur, je récite en moi-même silencieusement des choses muettes pour les glisser dans les oreilles des aveugles.

LE GARDIEN DE MOUVEMENT.

Vous êtes atteint de grammaconstrictose.

LE DANSEUR EN PERDITION.

J’avance par omission. Docteur, je ne cesse de constater la dispersion des sens dans l’espace ; ils disent Ouvrons l’espace !

LE GARDIEN DE MOUVEMENT.

Voyez vos entrailles. Vous faites une petite crise d’hyperboréalité.

LE DANSEUR EN PERDITION.

Animal de ma vie, ne reste pas aux pieds, aux pieds de moi : tué, vide de sang !

LE GARDIEN DE MOUVEMENT.

Vous êtes infiniment algébrosé. La néanthropie vous guette. Vous représentez en vous la triste causalité des humains mis à la chaîne les uns des autres. De Jean Viande à Marie Rectangle. Ils s’agglutinent et ne sont régénérés que par la vie : elle viendra. L’avenir vous attend au tournant.

LE DANSEUR EN PERDITION.

Un jour, seul en ville Nord-Sud, mon père me souffla le nom d’une petite bicyclètéhonette à nihilstroposphèrephilo coque dentelé et à essieux verts. Je l’avais bien disposée au pied de mon plumard : nouée trois fois sur elle ; elle faisait des nœud avec moi-même, tandis que je m’y endormissais. Docteur, je regroupe mon animal de société et je me tais. Il ignore que je vais assassiner. Au bal Bogomile, 7, rue Michel-Servet, j’ai inventé la danse tout seul : j’ai frotté trois pieds l’un d’vant l’autre : des mains en bois apparaissent aux pantins à la guise de moi, des figures à têtes doubles et des quadruples écheveaux en carcans losangés en triple tour au visage menteur des gens. J’étais dans une grande chambre blanche, totalement blanche de part en part, des mains de bois, de part en part, ne m’appartenaient plus. Marionnette j’étais, entre les mains d’un danseur. Je m’adressais en morse pur aux gens d’en face, six mille huit cent cinquante-trois fois, et à l’agent Pontique et au tenancier du cabaret de la Ville-de-Tas, à outre-terre-sous-les-eaux : celui ci possédait un béret qui lui oblitérait la tête et en guise d’épipériscophiale et une volumineuse anthracite paire de houglons dont son singe par mille signes voulait me parler.

LE GARDIEN DE MOUVEMENT.

C’est rien du tout… vous êtes en train de nous faire une petite crise d’anthropoclasme : vous êtes atteint de vécilociquidisme : vous allez nous entamer une petite danse pour vous en sortir !

LE DANSEUR EN PERDITION.

Pas chassé, battement en rond, assemblé battu, petit jeté arrière, bras en couronne, assemblé soutenu en tournant, grands battements jetés balancés, demi-plié coupé, pas de valse à la seconde, grands raccourcis, pas de bourrée balancé, demi-plié jeté bateau, ballonné devant, cabrioles battues, grands temps entrecroisés et entrelacés, échappé glissé en seconde, temps lié en avant, petit temps lié à



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